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5 avril 2011

L'islam est-il soluble dans la laïcité

Grave question qui sera débattue tout à l’heure dans un "chat" organisé par le journal Le Monde. Personnellement, je n’ai aucune envie de dissoudre l’islam, pour lequel j’ai le plus grand respect, fut-ce dans la laïcité qui m’est chère. Mais je comprends bien que ce n’est pas exactement le sens de la question soulevée par Le Monde. Ce n’est pas non plus de cela que je voudrais modestement traiter dans ce blog uniquement destiné à vous faire partager les joies et les peines du métier d’écrivain public.

Je me contenterai ce matin d’une question bien plus modeste, d’un mot et de son usage : soluble.

Ah ! Le joli mot : sol-u-ble-ble-ble… On entend les bulles qui remontent pendant que le cachet se désagrège dans le verre et déjà on va mieux, toutes ces bulles vont s’attaquer à la racine du mal et le disperser comme les taches sur le linge dans les publicités télévisées.

Un mot qui chante, qui nage avec un léger glouglou. Un mot qui siffle puis bafouille. Un mot en sol, un mot en bleu. Un de ces mots qu’on peut dire et redire, toujours avec plaisir. Il évoque la transformation du solide au liquide, la disparition et la métamorphose.

Richesse qui semble séduire les milieux de la Culture avec un grand C. La dernière question à la mode est en effet de savoir si telle abstraction est ou non soluble dans telle autre. Hier Raphaël Enthoven s’interrogeait sur France Culture pour savoir si l’indignation était soluble dans un système, aujourd’hui c’est Le Monde qui se demande si l’islam devrait l’être dans la laïcité.

Julien Gracq serait-il involontairement responsable de ces usages désordonnés, lui qui écrivait : "Le poème redevient soluble dans la poésie, son orient fragile et changeant nous parle sans cesse d'une eau mère, d'un plasma poétique dont la pulsation l'irrigue et auquel continue de l'unir une vivante consanguinité" ? (Préface pour Le Poisson soluble d’André Breton)

Quoi qu’il en soit de cette référence, le fameux " X est-il soluble dans Y ? " reste une façon chic (on dira "sexy") de poser un problème. Ça fait savant, ça fait technique mais juste un peu, assez obscur pour mériter qu’on s’y arrête. L’idéal pour entretenir l’attention des auditeurs ou des lecteurs.

Le surréalisme se porte bien !

 

 

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